Alors que les députés britanniques votent ce vendredi 29 mars l’accord du retrait du Royaume-Uni de l’union européenne, quelles conséquences sur le plan commercial peuvent avoir le Brexit sur les relations britanno-africaines ?
Le Royaume –Uni est l’un des principaux investisseurs en Afrique juste derrière les Etats-Unis mais devant la France même si les géants asiatiques comme la Chine et l’Inde peuvent lui rafler la mise d’ici quelques années. Plus de 52 milliards d’euros ont déjà été investi dans des secteurs clés. Le Royaume-Uni investit surtout en Afrique australe, mais aussi en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria.
Mais avec le vent du Brexit qui souffle sur le poids lourd du Commonwealth, les africains craignent que la part d’investissement de la Grande Bretagne sur le continent-mère prenne un coup. En effet, si la sortie de la Grande Bretagne de l’union européenne venait à être effective, les britanniques se verraient priver des avantages dont ils bénéficiaient auparavant. Ils pourraient être confronté à une ère d’incertitude sans précédant. Un relèvement des barrières douanières, un manque à gagner fiscal, une récession en perspective, un chômage en hausse. Ce qui réduirait drastiquement les investissements britanniques en Afrique et par ricochet aura un coût sur les économies africaines. Certains experts estiment en effet, que le Brexit pourrait avoir des conséquences négatives pour les économies africaines, qu’il s’agisse des régimes de préférence pouvant être accordés par le Royaume-Uni, des répercussions du ralentissement économique et de la chute de la livre sterling sur le commerce et l’investissement ou de l’évolution possible des politiques européenne en matière de développement en l’absence de l’influence londonienne
Cependant, pour Emma Wade-Smith, Commissaire de Sa Majesté pour les relations commerciales avec l’Afrique, au sein du ministère britannique du Commerce international, les partenaires africains n’ont aucuns soucis à se faire. Elle les rassure que même après le Brexit, la part d’investissement du Royaume-Uni sur le continent africain ne faiblirait pas mais que les échanges commerciaux avec les pays africains seront renforcés. « Il existe actuellement cinq accords de partenariats économiques entre l’Union européenne et l’Afrique subsaharienne, et quatre accords d’association avec l’Afrique du Nord. Depuis deux ans, nous avons travaillé avec les gouvernements de tous les pays impliqués dans ces accords pour assurer la transition et regarder vers l’avenir, lorsque nous aurons quitté l’Union européenne, explique-t-elle. Plus généralement, notre ambition, c’est qu’il n’y ait aucune perturbation dans nos relations commerciales et dans nos investissements ».
Le Royaume-Uni investit beaucoup plus dans les pays membres du Comonwealth mais Londres souhaite étendre ses échanges sur tout le continent. D’après RFI, le Royaume-Uni avait annoncé l’été dernier, la création de deux nouvelles ambassades en Afrique de l’ouest, au Niger et au Tchad.