A quelques jours de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle et parlementaire nigériane, une ONG qui a assuré la surveillance des élections a annoncé qu’au moins 39 personnes ont été tuées dans les violences électorales.
En attente de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle et parlementaire par l’INEC, les nigérians comptent déjà leurs morts. En effet, ces élections, loin d’être un moment de fête et de réjouissance comme on le voit dans les grandes démocraties, a tourné au vinaigre dans certains Etats de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Au moins 39 personnes ont trouvés la mort depuis le samedi 23 février, jour du scrutin, a annoncé Situation Room, une plateforme d’association indépendante défendant la bonne gouvernance. « Les violences liées aux élections ont entraîné la mort d’au moins 39 Nigérians ». Selon cette ONG qui a déployé plus de 8 000 observateurs dans tous le pays, 16 personnes sont passées de vie à trépas, rien que dans la seule journée du vote.
Selon la société civile, dont les propos sont rapportées par Jeune Afrique, 16 personnes ont été tuées dans l’État de Rivers, dans le sud du pays. Quatre morts ont été recensés dans l’État voisin de Bayelsa, et deux dans celui du Delta. Des décès ont également été signalés dans huit autres États du pays. Des cas qui démontrent la légèreté dont a fait preuve, l’INEC. D’après Situation Room, près d’un quart des 120 000 bureaux de vote du pays ne comptaient pas suffisamment d’agents de police, des affirmations appuyées par Clement Nwankwo, directeur du Centre pour la défense des droits politiques et juridiques, ONG membre de Situation Room, qui a demandé une « enquête approfondie » sur ces violences. Clement Nwankwo, indique par ailleurs que dans le quartier d’Okoto, à Lagos, des électeurs ont été menacés et que des urnes ont été détruites.
Situation Room relève que « l’INEC n’a pas géré l’élection de manière efficace et que des lacunes importantes ont été enregistrées », avant d’ajouter que « l’élection est un pas en arrière par rapport à l’élection générale de 2015 et des mesures doivent être prises pour identifier ce qui ne va pas et ce qui peut être corrigé ». La police a pour sa part indiqué que 128 personnes avaient été arrêtées à travers le pays, pour des faits de meurtre, achats de voix et vols d’urnes.
Pour rappel, le samedi 23 février dernier, quelques 72,8 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes pour choisir leur président au cours d’un scrutin serré entre les deux favoris, le sortant Muhammadu Buhari et l’opposant Atiku Abubakar. Ces scrutins concernent aussi les élections de 360 députés et 109 sénateurs.