Au total 12 listes des partis et 17 autres listes provenant des candidats indépendants ont été validées par la Cour constitutionnelle pour le compte des échéances électorales du 20 décembre dont la campagne électorale doit démarrer le 4 décembre. Mais l’opposition ne se retrouve pas dans ce schéma électoral. Elle ne compte pas présenter des candidats aux élections législatives du 20 décembre et appelle notamment à de nouvelles manifestations pour les 29 novembre et 1er décembre 2018 pour dénoncer des irrégularités dans le processus électoral. A l’en croire, ses revendications n’ont pas été prises en considération. A cet effet, la coalition des 14 partis de l’opposition se dit prêtre a faire feu de tout bois pour que cette prochaine échéance électorale n’ait lieu au risque que le peuple togolais ne soit victime une fois encore de fraudes électorales : « Par tous moyens, nous ferons en sorte que ces législatives n’aient pas lieu. Nous ne voulons plus jamais d’élections frauduleuses au Togo », a déclaré lundi sur une radio locale Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition.
Pour l’opposition, le gouvernement togolais n’a pas procédé à la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ainsi que la reprise de toutes les activités préparatoires aux élections exigées par la C14. Elle y voit ainsi, une mise en scène trompeuse qui se prépare pour les prochaines élections. Une raison de plus qui justifie son boycotte : « Nous n’allons pas donner notre bénédiction à la mascarade qui se prépare. Nous avons déjà saisi la Commission des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao)« , instance régionale qui suit de près la crise politique togolaise, a-t-elle ajouté.
Mais, le gouvernement n’entend pas céder à cette pression de l’opposition. C’est ce qui ressort de la sortie du ministre de la Sécurité, le général Yark Damehame, qui a mis en garde l’opposition contre d’éventuelles violences visant à perturber le processus électoral. Pour ce dernier : « Le boycott est un choix démocratique. On ne cherche pas à casser l’isoloir ou l’urne », a averti le général sur une radio locale.
Pour rappel, l’opposition ne cesse de multiplier des manifestations depuis plus d’un an avec plusieurs revendications qui jusque là restent insatisfaites. Elle avait demandé en septembre 2017, la démission du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait dirigé le pays pendant 38 ans. Elle a récemment crié haut et fort son indignation contre les diverses manœuvres du régime RPT-UNIR pour saper le processus de règlement pacifique de la crise et énonce la mauvaise foi du gouvernement à faire revenir la quiétude à la nation lors de sa conférence de presse tenue le 23 octobre 2018 dans la capitale togolaise.