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RCI: trois (3) ONG remettent en cause la libération de Simone Gbagbo

Qu’il nous souvienne qu’à la veille de la célébration de l’indépendance de la côte d’ivoire, le Président Alassane Ouattara avait amnistié environ 800 personnes liées à la crise postélectorale ivoirienne de 2011, dont Simone Gbagbo, l’ex première dame ivoirienne. Cependant, depuis plusieurs jours des voix s’élèvent pour réclamer le retour de certains parmi eux, en occurrence Simone Gbagbo devant la Justice. Parmi ces voix qui s’élèvent, on y retrouve trois organisations de défense des droits de l’homme à savoir :  la FIDH, le MIDH et la LIDHO qui dénoncent cette ordonnance d’amnistie.

C’est suite à une ordonnance d’amnistie que plusieurs prisonniers politiques ou autres ont recouvré la liberté en prélude à la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Mais des voix contraires se font entendre depuis plusieurs jours. Alors que les Ivoiriens célébraient la journée nationale de la paix, ce jeudi 15 novembre 2018, un orage vient d’éclater à nouveau dans le paysage politique ivoirien. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), et la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) ont en effet demandé aux autorités ivoiriennes de « revenir sur l’amnistie » accordée par Alassane Ouattara à plusieurs de ses compatriotes, dont l’ancienne première dame Simone Gbagbo.

Pour ces trois organisations militant pour les droits de l’homme, cette ordonnance d’amnistie prise par le président ivoirien ne garantit pas « le droit à la justice des victimes ». Cette amnistie « est inacceptable » et « vise à anéantir les espoirs de justice des victimes qui ont participé depuis 2011 aux procédures judiciaires engagées », argumentent-elles.

Poursuivant sur leur lancée, ces différentes organisations, la FIDH, le MIDH et la LIDHO précisent dans leur communiqué : « Les précédentes amnisties de 2003 et 2007 n’avaient pas empêché la perpétration de nouveaux crimes graves. La paix durable en Côte d’Ivoire passe par la poursuite des auteurs des crimes les plus graves. »

Par ailleurs, elles indiquent que « le président de la République ne peut prendre d’ordonnance en matière de justice ou d’amnistie sans y avoir été habilité par l’Assemblée nationale ». Voilà pourquoi, elles envisagent des recours « en Côte d’Ivoire, mais aussi devant les juridictions régionales et internationales, voire devant des juridictions nationales étrangères ». Car pour elles, « les auteurs des crimes de 2010-2011 ne sauraient rester impunis ».

Selon les responsables de ces ONG, la paix tant recherchée passe nécessairement par la justice. « Tirer un trait sur les responsabilités, ce n’est pas consolider la paix, mais plutôt préparer les tensions de demain », ont-ils conclu. Rappelons que  cette amnistie, saluée par l’Union africaine (UA) et plusieurs autres organisations, a permis de décrisper le climat socio-politique et fait un pas important vers la réconciliation nationale.

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