Economie

Maroc: le premier TGV d’Afrique made in SNCF, inauguré

L’Afrique est  le dernier continent (avec l’Océanie) à ne pas connaître l’ivresse de la grande vitesse ferroviaire. C’est pour cela que  le Roi du Maroc, Mohammed VI, fort  de  ses efforts de rendre plus moderne et rapide le transport dans son pays a pu grâce au fruit d’un partenariat avec la France mettre en place la première liaison à grande vitesse qui sera inaugurée, ce jeudi 15 novembre 2018.

La première liaison à grande vitesse africaine entre Tanger et Casablanca, via Rabat, sera inaugurée ce jeudi 15 Novembre 2018 en présence du président français, Emmanuel Macron. C’est au cours du voyage inaugural que ces lignes seront baptisées ‘’ LGV Maroc ’’,  de Tanger-Ville et Rabat-Agdal, ainsi qu’une ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Kénitra.

La réalisation de ces infrastructures  a connu un investissement de 2,1 milliards d’euros, avec ses quatre nouvelles gares (Casablanca et Kénitra seront inaugurées plus tard) et ses 200 kilomètres de ligne nouvelle aux meilleurs standards mondiaux, mettra Tanger à 2 h 10 de Casablanca, contre 4 h 45 aujourd’hui. Le projet fait la fierté de l’Office nationale des chemins de fer (ONCF), la compagnie publique marocaine, et de son directeur général, Mohamed Rabie Khlie, qui sera  évidemment présent lors de l’inauguration avec, à ses côtés, Guillaume Pepy, le président de la SNCF (Société Nationale des Chemins de fer Français).

Financement du projet

Cette ligne à grande vitesse  ‘’LGV Maroc’’  est d’abord le fruit d’un partenariat stratégique franco-marocain, voulu, dès 2007, au plus haut niveau royal et présidentiel. La France a financé à hauteur de  51 % le coût du projet, soit 1,1 milliard d’euros. La SNCF apporte son expertise de la grande vitesse concernant la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien de la LGV. Le tout, avec l’objectif d’un transfert du savoir-faire français (2 600 kilomètres de voies construites, trente-cinq ans d’exploitation) au profit des équipes marocaines. D’autres entreprises françaises majeures du ferroviaire ont aussi participé largement à l’aventure : les Systra, Colas Rail, Thales, Engie Ineo et, évidemment, Alstom qui a fabriqué les douze rames qui s’élanceront à plus de 300 kilomètres/heure à travers les collines de l’ouest marocain.

Louanges et critiques

Ce projet pharaonique à l’échelle africaine n’a pas reçu que des louanges. Des voix critiques, y compris au Maroc, se sont fait entendre : trop cher, inadapté aux besoins de la population. « Le coût de dix mètres de LGV peut servir à construire une petite école dans le monde rural », expliquait, mercredi 14 novembre, dans le quotidien marocain des affaires L’Economiste, Omar Balafrej, député FDG (gauche) et opposant au projet.

Précisons que ce matériel roulant a été acheté sans appel d’offres par décision de Sa Majesté.

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