Diplomatie

Annonce du retrait des USA du FNI: « Washington n’a plus peur de prendre des décisions unilatérales », selon un expert français

Les Etats-Unis ont annoncé leur retrait du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Une décision qui vise à contrer la montée en puissance militaire et politique de la Chine qui n’est pas liée par le traité FNI.

Le processus de dénucléarisation engagée à la fin de la guerre froide se retrouve affaibli après la décision des Etats-Unis de se retirer du traité FNI. Face à cette annonce, plusieurs experts sont montés au créneau pour opiner avec un œil d’analyste sur cette décision du président américain D. Trump. C’est le cas du chercheur Jeff Hawkins, associé au groupe de réflexion français de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).

Interrogé par Xinhua, ce dernier a fait savoir que : « l’annonce récente par le président américain Donald Trump du retrait du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) reflète que « Washington n’a plus peur de prendre des décisions unilatérales » ».

« M. Trump, qui se dit « nationaliste », semble de plus en plus confiant dans sa politique d' »America First » et il met en avant la souveraineté de son pays face à ses concurrents », a dit M. Hawkins pour expliquer le choix du président américain de sortir du FNI.

En même temps, poursuit-il, les voix contre le traité FNI dans l’entourage de M. Trump sont plus stridentes et le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, dont l’étoile monte dans la Maison Blanche, est depuis longtemps opposé au traité, puisqu’en 2014, M. Bolton plaidait déjà pour un retrait américain dans un article publié dans le quotidien américain « Wall Street Journal ».

En effet, cette décision américaine qui redessine les équilibres géopolitiques entre les puissances nucléaires, ainsi que les possibilités d’accords avec l’Iran et la Corée du Nord, pourrait permettre au président américain de se montrer fort sur la scène internationale à l’approche des législatives américaines, bien que l’électorat américain n’aurait certainement pas d’opinion précise sur un traité de contrôle sur les armements signé il y a 30 ans.

Faut-il le préciser, les membres européens de l’OTAN craignent d’éventuels déploiements de missiles chez eux, car les nouveaux missiles russes ne viseraient pas Washington mais les capitales continentales. Même si le secrétaire américain à la Défense James Mattis est arrivé en Europe cette semaine pour des consultations à ce sujet, les Européens ne semblent guère rassurés, a-t-il indiqué, ajoutant que cette décision est aussi « un danger ».

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