La réélection du président Paul Biya avec 71% des voix ne laisse pas indifférent les évêques du Cameroun. Ces derniers remettent en cause la fiabilité des résultats de la présidentielle annoncés ce lundi 22 octobre.
Avec 71% des voix, devant Maurice Kamto, 14%, selon les résultats officiels, le président sortant, Paul Biya et candidat à sa propre succession, a été déclaré vainqueur pour l’élection présidentielle au Cameroun du scrutin du 7 octobre. Ce pourcentage obtenu par le vétéran âgé de 85 ans suscite beaucoup de polémiques à l’intérieur du pays avec l’opposant qui rejette ces chiffres et dénonce de l’injustice mais aussi à l’étranger notamment avec la diaspora camerounaise de la France qui dénonce « le vol électoral » de Paul Biya. A tout ceci, vient s’ajouter l’intervention des évêques du Cameroun qui émettent des doutes sur la transparence des résultats de la présidentielle annoncé ce lundi 22 octobre.
Selon le président de la Conférence épiscopale Monseigneur Samuel Kleda, les résultats annoncés par le Conseil constitutionnel suscitent des interrogations et ne reflètent pas la véracité des faits : « Je crois que ces résultats ne relatent pas vraiment la réalité des faits, explique Monseigneur Samuel Kleda, interrogé par RFI. Ces résultats ne me semblent pas corrects, ne sont pas corrects du tout», a déclaré Monseigneur Samuel Kleda.
« Je donne seulement des exemples : dans le grand Nord, où le parti au pouvoir a remporté 89 %, c’est là où il y a le plus de difficultés, où il y a plus de misère, où les gens sont obligés quelquefois d’immigrer, où des jeunes ont rejoint le groupe Boko Haram, il est difficile que là-bas on obtienne ce pourcentage-là. Ces chiffres qu’on nous présente aujourd’hui sont-ils seulement fiables ? », a-t-il ajouté.
Né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, dans l’arrondissement de Meyomessala, Paul Biya a été le Premier ministre du Cameroun de 1975 à 1982 et président de la République depuis 1982. Son régime est souvent qualifié d’autoritaire.