La situation va de mal en pire, quand il est question d’éligibilité relatif à âge des joueurs béninois. Plus les années passent, plus le Bénin progresse dans la tricherie sur le plan sportif notamment au niveau des équipes de football.
Sanctionnée en 2015 pour avoir aligné quatre joueurs nés en 1997 contre le Mali (1-0, 0-0) lors du 2e tour des éliminatoires de la CAN 2015 U17, alors que le règlement stipule que seuls les joueurs nés en 1998 peuvent participer à la compétition, l’équipe cadette du Bénin, s’est humiliée une deuxième fois pour la même incongruité le samedi dernier au Niger pour le compte des éliminatoires U-17 UFOA- B 2018.
Cette fois-ci, l’humiliation est de taille et très ahurissante dans le sens où le Bénin sortait fraîchement d’une suspension de deux ans de la sélection des jeunes. Au total, dix(10) des joueurs présentés par le Bénin au tournoi préliminaires U-17 UFOA-B 2018 ne sont pas éligibles d’après l’examen IRM (Age).
La CAF n’a donc pas hésité à disqualifier le Bénin conformément aux dispositions juridiques de ladite compétition. Les espoirs misés sur ces désormais « vieux jeunes », si on tient compte de la décision de la CAF, ne seront malheureusement qu’une illusion, un rêve et pire une simple utopie. Le plaisir qu’auront les amoureux du cuir rond béninois vient d’être balayer du revers de la main. Mais, une question s’impose. A qui la faute ? Aux joueurs ou aux autorités à divers niveaux ?
Le ministre des Sports, Oswald Homéky, tire son épingle du jeu…
A l’annone de la disqualification du Bénin par la CAF, le ministre Oswald Homéky n’a pas tardé à réagir. « Je voudrais porter à la connaissance de tous qu’en dépit des IRM qui avaient été effectués par la fédération depuis deux mois, j’ai demandé qu’une contre-expertise soit faite pour l’ensemble des joueurs avant le départ de la délégation pour Niamey. Nous avons mis les ressources à disposition et les examens ont été faits sous la direction du staff médical de l’équipe. Les résultats ont clairement qualifié 22 joueurs sur les 25 examinés et ce n’est qu’après cela que nous avons autorisé la participation de l’équipe au tournoi de Niamey », a-t-il déclaré.
Foncièrement choqué par l’humiliation du Bénin à Niamey, le ministre Homeky a rassuré l’opinion publique béninoise, que toute la lumière sera faite sur cette affaire qui, sans doute, vient entacher ses actions à la tête du ministère des Sports du Bénin depuis l’avènement du régime de la « Rupture » pour un « Nouveau Départ ».
La Direction de la fédération dans le creux de la vague…
Selon certaines indiscrétions, malgré la contre-expertise demandée par le ministre des Sports Oswald Homéky pour prévenir le danger de la disqualification, deux joueurs : Luc Bia et David Tchétchao qui sont inéligibles selon les résultats du Cabinet du Professeur Vicentia Boco, ont effectué le déplacement de Niamey.
De plus, le sélectionneur national des Écureuils cadets, Lafiou Yessoufou , enseignant chercheur à l’Injeps (Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et sportive) de Porto-Novo aurait retenu dans la sélection nationale des Écureuils cadets, son frère Shereef Yessoufou en 3ème année à l’Injeps, le capitaine Septime Pavlek Éhoué enseignant d’Eps (Education physique et sportive) et en 5ème année à l’Injeps un enseignant d’Eps, et qui, chaque année, a moins de 17 ans, est toujours étudiant, et Amir Dossoumou en 4ème année à l’Injeps.
En fait, le staff technique et la fédération, bien conscients que ces joueurs sont adultes, ne les ont pas fait subir les tests IRM. Ils ont été substitués par d’autres cobayes à Lomé, rapporte nos confrères de Cours Francs. De toutes les façons le mal est fait. Néanmoins, il est plus que jamais impératif de diagnostiquer cette accablante et troublante situation pour que les responsables à divers niveaux soient connus et punis à la hauteur de leur malversation.
Le Tribunal ouvre une enquête pour connaitre de l’affaire…
Les amoureux du cuir rond béninois peuvent espérer que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Et pour cause, le Procureur de la République, saisit d’une plainte du ministre Homeky, a ouvert le 03 septembre 2018 une enquête pour situer les responsabilités et poursuivre les auteurs de fraude devant les juridictions béninoises. Dans ce cadre, les 10 joueurs épinglés par la CAF, ont été mis aux arrêts dans la nuit du 03 septembre 2018 à leur descente d’avion alors qu’il revenait de Niamey après être disqualifiés.
Honneur donc à la justice béninoise, de faire son travail. A cet effet, les dirigeants de l’équipe cadette du Bénin, le staff technique, les membres de la fédération ainsi que d’autres autorités qui sont suspectés dans cette affaire, n’auront malheureusement pas une autre option, que de passer devant le scanner de la justice béninoise pour laver leur honneur. Affaire à suivre…