Le président Emmanuel Macron qui avait souhaité « refonder l’État providence du XXIe siècle » en présentant son plan de lutte contre la pauvreté la semaine dernière veut que le système de santé en soit « un des piliers ». Après les diagnostics alarmants posés ces derniers mois : Urgences « engorgées », psychiatrie « en crise », étudiants en médecine « qui souffrent » le chef de l’exécutif français présente enfin son remède pour remettre sur pied le système sanitaire. Nous rapporte FRANCE24 .
L’acte II de la rentrée sociale du président de la République Française, Emmanuel Macron, après la présentation du plan pauvreté il y a environ 10 jours, comporte une cinquantaine de mesures, dont la suppression de la première année commune aux études de santé (Paces) et du numerus clausus. Ce concours qui a traumatisé des générations d’étudiants en santé, ainsi que les quotas de places en médecine, pharmacie, dentaire et maïeutique (sages-femmes), aurons disparu en 2020.
‘’Numerus clausus’’ est l’une des nombreuses méthodes utilisées pour limiter le nombre d’étudiants pouvant étudier dans une université. Dans de nombreux cas, l’objectif du numerus clausus est simplement de limiter le nombre d’élèves au maximum possible dans certains domaines d’études particulièrement recherchés.
Ce mardi 18 septembre 2018, à l’Élysée, devant les professionnels de santé, le chef de l’État Français s’est exprimé en présentant son plan de santé. « Notre système de santé ne souffre pas d’abord d’un problème de sous-financement. Il pêche par un vrai handicap d’organisation« , a-t-il estimé. Il a reconnu « un risque d’implosion » de l’hôpital lors de la présentation de ce plan, baptisé ‘’Ma santé 2022’’. Cette réforme dans le système sanitaire français est censée renforcer l’’’offre de soins » pour les 50 années à venir » Et pour réussir, il faudra un investissement de 3,4 milliards d’euros.
Dans le détail, il faut :
- près d’1,6 milliard d’euros qui sera consacré à « la structuration des soins dans les territoires »,
- 920 millions à l’investissement hospitalier,
- 500 millions à la « transformation numérique »
- et 420 millions à « l’évolution des métiers et des formations ».
Une rallonge qui financera aussi la création de 4 000 postes d' »assistants médicaux« , censés « décharger » les médecins des tâches administratives et de certains « actes simples’’ comme une prise de tension ou de température.
Dans l’immédiat, l’exécutif veut « regagner du temps médical » et va mettre la main à la poche pour y parvenir. Les crédits de l’assurance maladie augmenteront ainsi de 2,5 % l’an prochain, au lieu des 2,3 % prévus, soit près de 400 millions d’euros supplémentaires.
Le gouvernement vise également le gisement d’économies des actes « inutiles », favorisés par la très décriée « tarification à l’activité » (T2A) qui tire aussi vers sa fin. Dès 2019, de nouveaux financements seront mis en œuvre pour des maladies chroniques comme le diabète et l’insuffisance rénale, obligeant hôpitaux et professionnels de santé libéraux à se coordonner et à partager une rémunération forfaitaire.
Dans un entretien accordé à l’AFP, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré : « Parfois, bien faire c’est ne pas faire un acte », précisant que « ce sont les professionnels qui vont définir la qualité » et les futurs « parcours de soins ».
Son ministère va par ailleurs reconstruire la carte hospitalière, pour « organiser une vraie gradation des soins« . Un statut d’hôpital « de proximité » sera créé par une loi en 2019. « Nous allons labelliser entre 500 et 600 hôpitaux de proximité qui auront vraiment des missions dédiées à la proximité », a expliqué la ministre, citant la « médecine polyvalente, la médecine générale, la gériatrie, (…)« . Médecins de ville et hôpitaux de proximité devront travailler ensemble.
Des praticiens étrangers pourraient aider à faire face à la pénurie de médecins en France.
Emmanuel Macron a affirmé vouloir que, plus, aucun médecin de ville ne travaille seul d’ici « à l’horizon de janvier 2022« .
Le symbole est fort mais ne produira ses effets qu’à long terme.