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CPI – libération de Laurent Gbagbo: comme Pilate, Emmanuel Macron s’en lave les mains

Présent à la 73e Assemblée Générale des Nations unies, le président français, Emmanuel Macron, a souhaité de ne pas se mêler au débat judiciaire sur la libération de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo par la CPI. Ce Mardi 25 Septembre 2018, le chef de l’État français a répondu à la question d’un journaliste ivoirien en affirmant qu’il n’était pas de son devoir de se prononcer sur le sujet. Nous informe AFRIQUESUR7.

D’abord, rappelons quelques événements ayant conduit l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo à la CPI.

La Côte d’Ivoire avait basculé dans une grave crise en 2002 après une tentative de Coup d’État échouée, mais qui s’est transformée en rebellion armée. Alors que les forces de défense ivoiriennes pourchassaient les rebelles d’alors, l’armée française avait stoppé leur progression, consacrant de fait la division du pays en deux, une situation qui durera jusqu’à l’élection présidentielle de 2010.

Les deux principaux adversaires, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara réclamaient chacun la victoire à ce scrutin. Nicolas Sarkozy, l’ancien président français s’était ensuite impliqué dans le débat ivoirien en invitant Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. Ce dernier appelait pourtant toutes les télévisions du monde à venir compter les résultats du scrutin qu’il estimait « truqué » par son adversaire dans le nord du pays où régnaient en maîtres les anciens rebelles de Guillaume Soro.

Soulignons que la France a été un acteur majeur dans la crise postélectorale de 2011 en Côte d’Ivoire. La France bombardera durant plusieurs jours la résidence de Laurent Gbagbo et le livrera ensuite aux forces rebelles de son adversaire de l’époque. Placé d’abord en détention dans le nord du Pays, Laurent Gbagbo sera ensuite déporté à La Haye sur demande de la Cour pénale internationale le 30 novembre 2011 où il est poursuivi avec la complicité de certains officiels français (démontrée par Médiapart).

Malgré le passage de 82 témoins appelés par l’accusation, aucune révélation ne permet de confirmer qu’il s’est rendu coupable des « crimes contre l’humanité » dont il est accusé. La libération de Laurent Gbagbo continue d’être réclamée par ses nombreux partisans en Côte d’Ivoire, en Afrique et à travers le monde.

Alors l’avis du ‘’premier’’ Français, le Président Emmanuel Macron, sur une éventuelle libération de l’homme politique ivoirien est donc une donnée importante dans le dossier, vue que le procès reprend le 1er Octobre 2018.

Ce dernier au micro d’un journaliste ivoirien à New York a refusé de se prononcer, se cachant derrière une supposée volonté de voir « le droit international respecté ». Il a déclaré : « Il ne m’appartient pas de me prononcer sur des sujets domestiques. Je souhaite que le droit international soit toujours respecté ». Le chef de l’État français a tout de même encouragé « les voies d’une réconciliation qui est la clé pour une ‘’stabilité durable’’  dans les pays qui ont connu une transition qu’il considère « démocratique » comme la Côte d’Ivoire.

Le procès conjoint de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé reprend le 1er octobre 2018. Ses partisans espèrent bien évidemment qu’il sera libéré à l’issue des prochaines audiences de ce procès qui dure depuis 2011.

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