Economie

Paul Kagamé: « arrêtons de mendier, l’Afrique peut financer son développement » (vidéo)

L’Afrique perd des milliards en flux financiers illicites alors qu’elle continue de dépendre de la bonne volonté des autres, déclare le président Paul Kagamé. Il a en outre souligné les mauvaises politiques qui affectent la manière dont les pays commercent les uns avec les autres en ce qui concerne les défis auxquels le continent est confronté. Notre Afrique a besoin d’un état d’esprit plutôt que d’un financement accru.

La cinquième édition du Forum sur le leadership en Afrique, qui s’est tenue à Kigali le 02 Août 2018 sur le thème «Financement de la transformation de l’Afrique pour le développement durable», avait pour objectif de permettre au continent de s’autofinancer pour accélérer son développement. A l’ouverture du African Leadership Forum la semaine dernière, le président rwandais Paul Kagame, s’exprimait : l’Afrique cessera de dépendre des donateurs pour financer son propre développement si elle arrive à :

  • Domestiquer les flux financiers illicites,
  • Améliorer la fiscalité et
  • Ajouter de la valeur à ses matières premières.

Le dirigeant du Rwanda, un pays enclavé de l’Afrique de l’Est à économie stable, qui est également l’actuel président de l’Union africaine et qui dirige le processus de réforme de l’organisme continental, a déclaré que le continent perdait des milliards de flux financiers illicites tout en continuant de dépendre de la bonne volonté des autres.

« La valeur des flux financiers illicites, des taxes échappées et de l’extraction des produits de base dépassent largement celle de l’aide étrangère. Mais, nous devons assumer la responsabilité de la mauvaise allocation des ressources de l’Afrique et prendre des mesures pour y remédier »,

« En Afrique, nous avons tout ce dont nous avons besoin, en termes réels. Quoi qu’il manque, nous avons les moyens d’en acquérir. Et pourtant, nous restons mentalement mariés à l’idée que rien ne peut bouger sans un financement externe» a-t-il déclaré.

Le président Kagamé a déclaré que l’Afrique avait besoin d’un état d’esprit plutôt que d’un financement accru. Aussi, que le continent africain pouvait atteindre un tournant, d’abord par le biais de la responsabilisation. Il a donné l’exemple de la perception des impôts nationaux, où il est davantage question de renforcer la confiance dans le fait que les fonds publics seront dépensés pour les bonnes choses plutôt que pour des incapacités techniques.

L’intégration régionale et la volonté des pays de travailler ensemble constituent un autre facteur clé.

« L’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine devrait accroître considérablement les échanges commerciaux en Afrique et par conséquent, améliorer le recouvrement des impôts », ce que nous ne  faisons pas.

Les pays africains devraient sceller les fuites qui coûtent des revenus tout en permettant des investissements nationaux, a déclaré l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, qui est à l’origine de l’Institut Uongozi, organisateur du forum sur le leadership. Si les pays africains ne facilitent pas les investissements nationaux, les investisseurs étrangers viendront prendre le relais, a-t-il  ajouté.

Notons que plusieurs leaders africains étaient présents à ce forum y compris l’ancien président nigérian obasanjo qui a été très actif.

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