Santé

Argentine : rejet de la légalisation de l’avortement par le sénat (vidéo)

Depuis plusieurs mois le pays était divisé sur ce sujet. Ce Jeudi les sénateurs argentins rejettent le libre accès à l’avortement mettant ainsi un terme aux espoirs des organisations féministes et de millions de femmes.

Alors que le projet de loi avait été approuvé par les députés par 129 voix pour et 125 contre le 14 juin 2018, les militants pro-IVG mettaient leurs espoirs à l’adoption de cette loi par les sénateurs.

Et comme cela était attendu, le sénat argentin s’est réuni le Mercredi 08 août 2018 pour se pencher sur la question. La délibération aura durée plus de dix-sept heures dans la nuit du 08 au 09 Août 2018. Trente-huit sénateurs ont dit « non » au texte prévoyant l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pendant les 14 premières semaines de grossesse, 31 ont voté en faveur et deux se sont abstenus, selon les résultats officiels. Notons également qu’une sénatrice était absente. Il faut rappeler que l’Argentine est un pays où l’Église exerce une influence historique, renforcée par la présence du pape François.

Une majorité de sénateurs avaient fait connaître leur intention de voter contre le texte. L’IVG n’y est autorisée qu’en cas de viol ou de mise en danger de la vie de la mère, et surtout, elle doit être validée par un juge. En 2015, seules 500 IVG légales ont été pratiquées contre 500.000 illégales qui se pratiquent chaque année en Argentine.

Les militants anti-IVG rassemblés à Buenos Aires ont accueilli ce rejet par des feux d’artifice et des cris de joie devant le Parlement, où se déroulaient les débats au moment où les larmes coulaient sur les visages des partisans de la légalisation de l’avortement à l’autre extrémité de la place du Congrès.

Cette bataille autour du droit à l’avortement était scrutée de près en Amérique latine. Actuellement, seuls l’Uruguay, Cuba, le Guyana et la ville de Mexico autorisent l’avortement sur le sous-continent. Au Brésil, la Cour suprême a débuté le 3 août une série d’audiences publiques sur le sujet, l’accès à l’IVG étant actuellement très limité. Le débat, qui se poursuit cette semaine, réunit des spécialistes de la santé, des représentants d’ONG et des leaders religieux.

Après deux ans de discussions, au Chili, en août 2017, le Parlement a approuvé un texte dépénalisant partiellement l’avortement, le rendant possible en cas de viol, de danger pour la mère ou de non-viabilité du fœtus. Mais, lorsque Sebastian Piñera (centre-droit) est revenu à la présidence en mars 2018, après quatre ans d’intermède socialiste, il a immédiatement autorisé les cliniques privées à faire jouer une clause de conscience, ce qui a limité considérablement les possibilités de recourir à une IVG.

 

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