Depuis plusieurs jours, des réactions fusent de toutes parts sur les différentes méthodes de culture utilisées dans le monde. Pour certains, la culture conventionnelle, c’est-à-dire, culture à base des pesticides est rentable et pour d’autres, produire bio, c’est produire moins. « FAUX » répond l’inra nous informe LADEPECHE.
L’inra : Institut National de la Recherche Agronomique est un organisme français de recherche en agronomie fondé en 1946. L’Institut a regroupé 177 études sur le sujet et vient d’établir une conclusion plutôt surprenante. Une production bio peut être tout aussi efficace et rentable qu’une production conventionnelle qui utilise des pesticides.
L’agriculture bio permettrait de mieux lutter contre les parasites : « Les systèmes de culture conduits en agriculture biologique sont moins infestés par des agents pathogènes comme les champignons ou les bactéries que les champs cultivés en agriculture conventionnelle qui utilisent notamment des fongicides de synthèse » selon Adrien Rusch, chercheur à l’Inra.
Cependant, les pesticides permettent de lutter plus efficacement contre les mauvaises herbes qui poussent dans les champs. Mais pour l’Inra, ce n’est pas toujours un avantage. La présence de ces herbes peut être bénéfique pour la culture. En effet, elles attirent des espèces animales et amènent de la biodiversité dans les cultures. Certaines espèces présentes telles que les insectes ou les oiseaux peuvent jouer un rôle important de régulation au sein des cultures. Pour Adrien Rusch, conserver ces herbes « permet d’avoir moins d’insectes ravageurs ou moins de maladies ».
D’où vient l’agriculture chimique ? Et retour à la culture paysanne.
C’est au lendemain de la guerre, que l’agriculture chimique a été considérée comme la réponse la plus efficace pour avoir de bons rendements sans maladies, ni insectes ravageurs afin de pouvoir subvenir au besoin de la population. Mais on a malheureusement oublié le savoir-faire et l’importance de la « culture paysanne ».
Pour l’Institut, cette étude permettrait d’évoluer vers une culture plus respectueuse de l’environnement et de la santé humaine. L’étude se termine en affirmant que ces conclusions « ouvrent des perspectives d’intérêt pour réduire l’utilisation de fongicides ou d’insecticides de synthèse sans pour autant augmenter les niveaux d’infestation des pathogènes et des ravageurs ».
Les défenseurs de l’agriculture biologique ont donc de quoi se réjouir. Il pourrait s’agir d’un argument de poids dans le débat sur le modèle agricole à adopter.