A quelques mois des élections en république démocratique du Congo les problèmes commencent à émerger. La principale coalition de l’opposition a menacé, mercredi, de boycotter les élections prévues le 23 décembre prochain, si le président Joseph Kabila tentait de briguer un 3e mandat et si la commission électorale ne renonçait pas aux « machines à voter » lors de ces scrutins.
« Le Rassemblement des forces acquises au changement (principale coalition de l’opposition-ndlr) n’accompagnera pas le pouvoir en place dans son dessein de créer le chaos dans notre pays à travers une parodie d’élections « , a déclaré la plateforme dans un communiqué lu devant la presse au terme d’une réunion tenue mercredi soir, dans la capitale Kinshasa, rapporte Anadolu.
« Le Rassemblement exige que… Kabila ne tente pas, au mépris de la Constitution et de l’Accord de la Saint-Sylvestre, de se présenter pour un 3ème mandat », soutient la plate-forme conduite par Félix Tshisekedi leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le principal parti d’opposition en RDC.
La Constitution interdit à Kabila de briguer un nouveau mandat après ses deux quinquennats dont le dernier a pris fin le 19 décembre 2016, dans un climat tendu. Son parti (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie-PPRD) l’a récemment encouragé à briguer un nouveau mandat. L’opposition exige, en outre, de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) « l’abandon » de la machine à voter: écran tactile permettant de choisir le candidat et d’imprimer le bulletin de vote à déposer dans l’urne.
La Commission électorale avait, pour sa part, déjà prévenu que sans ces outils, les élections seront reportées pour la troisième fois consécutive. De fabrication coréenne, ces machines sont, également, contestées par plusieurs organisations de la société civile. L’Eglise catholique qui joue un rôle important en RDC et qui a, notamment, joué les médiateurs entre pouvoir et opposition, lors de la crise qui a succédé à l’arrivée à terme du mandat de Kabila sans qu’il quitte le pouvoir ( 2016), a, récemment, exigé la certification de ces machines de peur qu’elles ne servent à une fraude massive en faveur du camp au pouvoir.
L’usage de cette machine n’est prévu « ni par la loi électorale ni dans le calendrier de la Céni », souligne l’opposition dans son communiqué. L’opposition remet, également, en cause, la crédibilité du fichier électoral, comptant officiellement un peu plus de 40 millions d’électeurs dont plus de 10 millions « fictifs », selon elle. Elle exige, en outre, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés.
La thèse d’un troisième mandat présidentiel pour Kabila fait monter la tension dans le pays à quelques jours de l’ouverture, le 25 juillet, du dépôt des candidatures pour la présidentielle et les législatives. Kabila devrait prononcer, jeudi, un discours devant les députés et les sénateurs réunis en congrès au parlement. Nombreux sont ceux qui s’attendent qu’il s’exprime sur ses intentions électorales et l’avenir politique du pays.