Depuis près de dix mois, le Togo gémit sous le poids de lourdes tensions avec à la clé des manifestations tous azimuts de la coalition des 14 partis de l’opposition dans le pays. La stabilité sociopolitique sévèrement menacée, inquiète plus, le président français Emmanuel Macron, qui, après s’être prononcé sur le climat sociopolitique du pays lors du dernier sommet de l’Union Africaine, s’est à nouveau penché sur la crise togolaise lors de sa visite au Nigeria. Et déjà, ses récents propos sur cette situation, font couler beaucoup d’encre et de la salive au Togo.
En visite au Nigeria le mardi 03 juin 2018, le président français Emmanuel Macron a évoqué la crise togolaise. Parlant de cette instabilité grandissante au pays de Faure Gnassingbé, l’actuel locataire du gite présidentiel de la France, a réaffirmé la bonne volonté de l’Elysée à apporter sa pierre à l’édifice d’une bonne médiation de l’Union Africaine (UA) pouvant aboutir à une sortir de crise aux vertus démocratiques. Il a par ailleurs loué les efforts consentis par le médiateur Ghanéen Nanah Akoufo qui ne cesse de ménager aucun effort pour que revienne la quiétude au Togo. Dès suites de ses propos, le président Français Emmanuel Macron, a exhorté l’ossature de l’opposition togolaise et le gouvernement à trouver un terrain d’entente pour sortir le pays du « statu quo ». Il n’en fallait pas plus, pour que les langues se délient au Togo.
Dans le rang de l’opposition les commentaires s’enchaînent par rapport à la déclaration du président français : « On est on ne peut plus satisfaits de ces propos du président Emmanuel Macron. Et donc, pour nous, cela veut dire tout simplement qu’il nous faut faire les réformes pour créer les conditions d’élections véritablement démocratiques et transparentes. Et donner confiance aux Togolais, pour que ces Togolais aillent à ces élections. Il nous faut leur montrer qu’il y a une rupture dans la gouvernance. Et cela ne peut se faire que par une transition au cours de laquelle il y aura une mise en œuvre consensuelle de l’accord que nous aurons trouvé. Et enfin, que nous puissions aller aux élections à la fin de l’année. »
Du côté de la mouvance, la déclaration du président français a été fièrement accueillie. A En croire le ministre de la Fonction publique Gilbert Bawara,: « Les propos du président Macron répètent également la position constante du gouvernement togolais. Le gouvernement et sa majorité ne sont pas disposés à s’inscrire dans une logique de statu quo. C’est pourquoi nous avons toujours insisté sur deux exigences. D’une part, un esprit d’ouverture et de recherche du compromis, mais en même temps la détermination et l’engagement à aller jusqu’au bout du processus, en veillant à ce que les réformes politiques, notamment constitutionnelles, puissent être opérées en vue de remporter la démocratie, et faire en sorte que les aspirations de la société togolaise puissent être garanties et assurées. »