Nourou-Dine Saka Saley, jeune avocat béninois s’est prononcé sur son enrôlement au Ravip. Il s’agit d’une expérience bien difficile qui contre vent et marré s’est bien terminée.
L’homme explique avoir subit tout cela afin de pouvoir en son temps revendiquer un droit, ou contester quelque chose. A en croire son message, il faut avoir été recensé au préalable pour le faire, et avoir le plein droit.
Voici l’histoire de son enrôlement...
Je commençais par croire qu’ils ne voulaient pas prendre mon métissage en photo, tellement ils n’arrêtaient pas de transhumer comme ma famille peulh.
Tous les matins, je me lavais et me badigeonnais de beurre de karité, luisant comme une vierge en attente de son breakeur, pour rechercher les centres d’enrôlement.
Je n’ai jamais dépensé autant dans mon salon de coiffure qu’à cause de ce Ravip.
La décision a été diffusée d’aller se faire recenser et enregistrer.
Citoyen gaou que je suis, je ne sais pas si c’est pour aller prendre du riz chaque mois, ou pour aller manger gratuitement, mais quelle que sera la suite je veux en être acteur.
Si demain je veux revendiquer un droit, ou contester quelque chose, et qu’il faut avoir été recensé au préalable pour le faire, j’en aurai le plein droit.
Mais une question me chatouille tout de même : pourquoi avoir limité dans le temps l’opération d’enrôlement, puisque même le bébé qui naît après la phase des 6 mois dispose d’un droit d’enrôlement ? À moins que ce soit une phase d’expérimentation.
La limiter dans le temps laisse penser qu’elle est faite pour une échéance donnée.
Il faudrait mettre en place un système continu d’inscription et d’actualisation pour que chaque cible puisse être intégrée, si réellement l’objectif est de disposer d’une base de données qui sera le socle d’un chapelet d’avantages sociaux et économiques.
En tout cas j’ai réussi à me faire photographier, et c’est surtout ce qui m’intéressait dans cette affaire. Je ne me suis pas coiffé et lavé pour rien. Ça coûte cher tout ça quand même.