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Bénin : Constantin Amoussou dénonce « la rage du pouvoir » sur un béninois venu de la diaspora

Il s’appelle *Juste Flavius EWINSOU*. En mai 2017, il avait fait sensation à Paris lors d’une rencontre de l’opposition. Une brillante intervention qui passe en boucle depuis près d’un an sur les réseaux sociaux et est, à tort, attribuée à l’Honorable *Eric HOUNDETE*.

Depuis une semaine, l’homme à la barbichette grisonnante est dans son pays ; et plus tôt n’a-t-il pas foulé le sol natal que déjà, il parcourt le pays de part en part; pour rencontrer jeunes, hommes et femmes, pour les entretenir sur la situation socio-économique et politique de notre pays qu’il suit de près et les déterminer à prendre leur destin en main.

La méthode est triviale. L’homme ne distribue ni vivres, ni argent

Et pourtant, à Agla et Akpakpa-Dodomè dans le Littoral, ainsi qu’à Ifangni, Pobè, Azovè, Comè, Glazoué, Dassa-Zoumè et Parakou ce jour, l’ombrage d’un arbre, une salle de classe, une cour, et quelquefois, extrême confort, une modeste salle de réunion étaient devenus le lieu de convergence d’une population assoiffée de s’informer. Bien souvent, les peuples meurent par ignorance ; trompés par leurs élus et manipulés par de véreux marchands électoraux.

En traversant neuf mille (9000) kilomètres pour fouler le sol natal, et y ensemencer les graines de l’éveil citoyen, cet ancien *Délégué général* du *Haut Conseil des Béninois de l’Extérieur*, entrepreneur en Génie Civil, montre qu’il reste lié par son cordon ombilical à sa patrie. Ici, il parcourt villes et campagnes, monts et vallées pour toucher du doigt la réalité et sonder l’état d’esprit, le moral de ses dix (10) millions de frères et sœurs répartis à travers les douze (12) départements.

Depuis quinze (15) ans qu’il réside au Canada, deux (02) à trois (03) fois par an, l’homme descend au pays prendre des contacts, échange avec des amis et prend le pouls national. Jusqu’à hier, tout s’était bien passé. Sauf que ce dimanche, vers neuf (09) heures, un véhicule *noir* blindé, à l’immatriculation ‘’ *BC 2252* ’’ a surgi sur les lieux où devait se tenir la séance, et enlevé son organisateur principal, Jean-Jacques ABISSI, conduit manu militari de *Dassa-Zoumè* ( d’où est d’ailleurs natif le compatriote) à *Ouidah* où il subira un interrogatoire musclé avant d’être abandonné dans la nature.

La veille, le bruit avait couru qu’un député originaire de la région, aurait distribué de l’argent aux populations pour les dissuader de se rendre à la séance. A quelques encablures du lieu de l’enlèvement, le ministre Gaston *DOSSOUHOUI* est dit avoir été aperçu.

Vrai ou faux ? Nous ne saurons le confirmer

Toujours est-il qu’une telle coïncidence suivie du kidnapping quelques instants après pourrait laisser penser qu’il soit en mission d’éclaireur au profit des services. Une situation qui n’a guère ébranlé le compatriote et ses compagnons qui ont fait le carton à Dassa-Zoumè, semé la bonne graine à *Parakou* ce jour, et sont déjà en route pour une autre destination.

*TALON* à *Paris*, et *EWINSOU* à *Parakou*, un chassé-croisé entre un citoyen sans peur et sans moyens face à la rage, au chevet de ses compatriotes ; et un président à la quête de la bénédiction métropolitaine sur les boulevards de l’Elysée qu’il rêvait d’arpenter depuis deux (02) ans.

Ici, l’école est close, l’hôpital fermé et les tribunaux non fonctionnels.

À 6000 km, l’Élysée s’ouvre à double-battants, devant un de ses historiques résidents exilés à qui le destin aura ouvert le chemin de la Marina.

Mais dans la ville où il est reçu ce jour, les exilés qu’il a faits à son tour, vivent les affres de l’hiver, et ne rêvent que de rentrer sur Cotonou, fût-ce par l’aéroport de Tourou, toujours désert.

*Constantin AMOUSSOU*

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