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Aristide Bancé : son édifiant témoignage sur les relations patron-employés en Afrique

L’international footballeur burkinabé Aristide Bancé s’est prononcé sur la relation patron Employé en Afrique. C’est à travers un émouvant témoignage suivi de conseils. Selon le footballeur, l’africain accuse les libanais de maltraitance envers leurs travailleurs noirs-africains sans parler de lui même, de sa manière de traiter ses subordonnés, comme s’il était exempt de tout reproche. Lisez plutôt. 

 

RELATION PATRON-EMPLOYÉ. 

J’ai été invité un soir par un riche homme d’affaires pour dîner chez lui. Après un match de foot à Williamsville, j’étais au domicile de cet hôte. Je vous avoue : Épuisé, j’avais une grosse faim de loup. Pour parler en nouchi, j’avais la « dal » même ! La table était joliment garnie. J’allais me régaler ! Mais tout à coup, l’homme qui m’a invité s’est mis à crier sur la femme qui avait servi le repas. Sans doute sa servante. Vu son aspect physique, elle pouvait être notre maman. Mais le monsieur la grondait comme si c’était son enfant : 《 Ça va pas dans ta tête non ? Je t’ai toujours dit qu’on ne pose pas les assiettes directement sur la table mets-les par dessus les fers-là. Pfff tu es trop bête quoi !… 》J’entendis une multitude d’injures grossières et insensées prononcées à l’endroit de la servante de sorte que je perdis l’appétit lorsque le maître des lieux me proposa de passer à table. Il usa de tous les subterfuges, de toutes les attentions possibles pour m’amener à partager son repas mais je restai isolé sur le divan en regardant la télé jusqu’à mon départ. Je crois qu’il avait dû comprendre par mon changement d’humeur que je n’étais pas du tout content de son attitude.
J’évoque ce souvenir pour aborder le sujet des relations patron-employés. Très souvent, au pays, on accuse les libanais de maltraitance envers leurs travailleurs noirs-africains. Mais on ne parle jamais de nous-mêmes, de notre manière de traiter nos subordonnés, comme si nous étions exempts de tout reproche. Certains patrons font l’erreur de mépriser le gardien, le boy, le cuisinier ou la servante etc, oubliant que ces derniers, en cas de faiblesse d’esprit, peuvent être poussés à leur faire du mal, à travers, par exemple, un empoisonnement de leur repas. Et des cas comme ça se sont passés dans notre société. Quelqu’un qui prépare pour toi, c’est lui tu maltraites ???! Hein ? Quelqu’un qui veille sur ta sécurité, c’est lui tu méprises ?
Le personnel pour un patron, doit constituer pour lui bien au contraire, un élargissement de sa famille. Nous devons voir en ces travailleurs, nos frères, nos sœurs, nos parents. Car il n’y a rien de tel que de vivre en parfaite harmonie avec ces derniers, dans une belle ambiance filiale et conviviale. Car ils ne sont pas tombés du ciel. Ils ont quitté leurs familles respectives, où ils sont aimés et chouchoutés, pour venir vous offrir leurs services. Et ce cas de figure est proportionnel aux chefs d’entreprises discourtois, arrogants et hautains envers leurs travailleurs. Combien de secrétaires humiliées, harcelées par leur patron parce qu’elles ont commis le crime de dépendre de ce salaire qui sort de la poche du chef. Combien de travailleurs tourmentés, vilipendés, méprisés, dont la seule faute est d’être inférieurs à leurs employeurs ?
Quand je suis à la maison, je joue souvent au jeu de ludo avec ma servante, ainsi qu’avec tout le monde. Ma table à manger n’est pas non plus un isoloire réservé exclusivement aux membres génétiques de ma famille tandis que les autres devraient déjeuner à l’écart. À quoi ça sert de recevoir des étrangers et de les exclure de sa table, de les laissés manger dans la cuisine pendant qu’il y a de la place pour tous ? À ce sujet, les sénégalais restent un vrai exemple d’hospitalité.
À quoi ça sert, ces folies des honneurs disproportionnés. À quoi ça sert, cet attachement démesuré aux grandeurs ? C’est quoi cette culture royale et seigneuriale que nous avons, nous, VULGAIRES MORTELS ? Alors que le Christ-même, le roi des rois, était l’AMI de tous ses disciples ?

Aristide Bancé

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