De nombreuses femmes quittent Dakar pour aller travailler en Arabie saoudite, au Liban ou au Maroc. Une expérience qui tourne souvent à l’esclavage moderne. relayé par le monde, une domestique sénégalaise raconte son calvaire en Arabie saoudite.
« C’était l’enfer ! Le premier jour, ils m’ont touché les cuisses et les fesses. Pendant que je travaillais, les fils de la patronne me reluquaient tout le temps. Je dormais habillée, un couteau à portée de main. Je suis arrivée chez mes employeurs à 5 heures du matin. Ils ont pris ma valise et l’ont renversée, ils ont pris tout le matériel électronique. J’ai dit : “Et le passeport ?” Ils m’ont répondu : “Ça aussi on le garde.”
Le frère de la patronne m’a dit : “Tu peux venir chez moi. Chaque fois que j’aurai envie de sexe, tu seras à ma disposition et, dans six mois, tu auras de l’argent, une maison et même une voiture à envoyer au Sénégal.” Quatre hommes de la famille m’ont fait une proposition similaire. Au Sénégal, on m’avait vendue ! Ma patronne m’a affirmé avoir payé l’équivalent de 2 millions de francs CFA [plus de 3 000 euros], elle m’a dit : “J’ai payé ton billet, ton visa et j’ai donné de l’argent à ton agence pour te faire venir, donc tu n’iras nulle part tant qu’ils ne me rembourseront pas ou ne me donneront pas une autre fille !
Lorsqu’elle l’a dit à sa patronne, celle-ci lui a rétorqué que jamais son mari n’aurait fait ce genre de choses et elle l’a chassée. Peu après, on a su qu’elle était enceinte, et puis on n’a plus eu aucune nouvelle. Elle ne connaissait personne au Maroc. Ils me battaient. Le mari m’insultait : “Tu es une esclave, nous ne respectons pas les Noires ici.” Parfois ils ne me laissaient sans rien à manger. Je devais me réveiller à 6 heures et travailler jusqu’à 1 heure le lendemain. Je devais tout faire et la maison était trop grande. Je ne pouvais pas me reposer, je ne pouvais même jamais m’asseoir ! »
« Ils ont tué beaucoup de filles là-bas. Certaines ont disparu ou fini en prison ».