En Ouganda, réunis au parlement pour statuer sur la limite d’âge du président ougandais, les députés en sont venus aux mains. C’était ce mercredi 27 septembre 2017 lors de l’adoption de la motion autorisant un député du parti au pouvoir à préparer et présenter devant l’Assemblée nationale le projet de loi visant à amender la Constitution.
Mais contre toute attente, la rencontre parlementaire s’est transformée en un champ de batail avec à la clé des coups de poing à ne point finir, des chaises et des micros qui volent, des cris qui sortent de nulle part, des ceintures qui claquent . Conséquence, la séance du Parlement ougandais a viré à la bagarre générale entre l’opposition et de la majorité. Pour cause, le projet de loi émeut l’opposition, minoritaire, et la séance a dégénéré.
Selon Gilbert Oulanya, député de l’opposition relayé par RFI, il s’agit d’une tentative d’intimidation.
« Nous allons essayer autant que nous le pouvons de protéger la Constitution. A l’instant où nous abandonnons et que nous acceptons de supprimer l’âge limite de la Constitution, je vous le dis : ce pays est mort. A partir du moment où l’on accepte de s’incliner et de se laisser intimider »
Apres le tohu-bohu qui a engendré la suspension de la séance, au retour au calme, presque toutes les sièges de l’opposition étaient vides. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché le député Raphaël Magyezi de fiare la lecture de sa motion qui a abouti sur une victoire de la majorité.
« L’émotion est compréhensible surtout lorsque vous voyez ce que certains collègues en disent. Que cet article 102 a pour objectif de maintenir le président Museveni au pouvoir. Si c’était fait pour le président Museveni, je ne vois pas pourquoi je voudrais aussi abaisser l’âge d’éligibilité, parce qu’en aucune façon le président Museveni ne pourra avoir de nouveau 35 ans » explique Raphaël Magyezi.
Pour rappel, il est question notamment de supprimer la limite d’âge de 75 ans pour une candidature à la présidence de la République. Si cette limite est supprimée, le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, pourrait se représenter en 2021. La séance parlementaire s’est transformée en pugilat.