L’arrestation de l’activiste kémi Seba du vendredi 25 août 2017 fait suite à une plainte de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En effet, une source au sein de la BCEAO a confirmé à Jeune Afrique que c’est la Banque centrale a porté plainte contre le président de l’ONG Urgences Panafricanistes. L’objectif de cette plainte est selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest d’envoyer un «signal dissuasif ».
« La banque n’a rien contre les débats autour du F CFA, mais elle ne trouve pas acceptable qu’on s’en prenne à des signes monétaires. Il fallait envoyer un signal dissuasif pour ne pas inciter les gens à perdre leur argent avec ce type d’actions » a affirmé la source.
Il n’est plus à démontrer que depuis le 19 aout 2017 que Kémi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes a brûlé publiquement un billet de 5 000 F CFA , plusieurs photographies circulent sur les réseaux sociaux montrant des billets de banque de la zone détournés ou détruits.
C’est pour mettre fin à ces actes que, la direction des affaires juridiques de la banque a suggéré à ses avocats de déposer une plainte. Toutefois, la BCEAO prévoit de tenir un point de presse dans les prochains jours afin d’éclairer l’opinion public sur sa plainte contre Kémi Seba.
Ce que dit la loi sénégalaise…
« Quiconque aura volontairement brûlé ou détruit, d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de changes, effets de commerce ou de banque, contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge; (…) Si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans ».
C’est ce que prévoit en son article 411 le code pénal sénégalais.On se rappelle que dans la nuit de jeudi au vendredi, avant son interpellation, l’activiste Kémi Seba avait posté un message sur sa page Facebook, intitulé «Franc CFA : « La BCEAO porte plainte pour le billet colonial que j’ai brûlé.
Dans sa publication, Kémi Seba s’exprimait: « Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO, sans doute sur commande de la Banque de France, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme».
Faut-il le rappeler, l’activiste panafricain Kémi Seba a été condamné à trois mois de prison avec sursis ce mardi 29 aout 2017 après sa comparution devant un tribunal de Dakar au Sénégal.