A la suite de la déclaration du président français Emmanuel Macron sur la structure familiale de l’Afrique au sommet du G20, aucune réaction de chef d’état africain n’a été enregistrée pour s’indigner contre une telle déclaration. Pire que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, l’actuel président français Emmanuel Macron fait le lien entre le sous-développement de l’Afrique et l’explosion démographique sur le continent dans des propos qui rappellent le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy.
«Le défi de l’Afrique, il est totalement différent. Il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel aujourd’hui. Quels sont les problèmes en Afrique ? Les États faillis, les transitions démocratiques complexes, la transition démographique qui est, je l’ai rappelé ce matin, l’un des défis essentiels de l’Afrique. Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien», c’est la substance de l’analyse faite par Emmanuel Macron ce samedi 8 juillet à l’occasion du sommet du G20, sur la démographie galopante qui selon lui freinerait le développement de l’Afrique.
Cette absence d’indignation rime-t-elle avec un consentement voilé ?
Face à une telle déclaration aussi raciste que cela puisse paraître, les chefs d’états africains n’ont pas pipé mots. Du samedi 8 juillet 2017 à ce jour, aucune indignation ou appréciation de Macky Sall, le président sénégalais, ou d’Alpha Condé, le président en exercice de l’Union africaine n’est faite pour répondre à cet «affront» rocambolesque du président français. Pis encore, les chefs d’Etat africains, les organisations régionales ou sous-régionales n’ont signé aucun communiqué regrettant ou recadrant les propos condescendants d’Emmanuel Macron sur la démographie galopante qui freinerait le développement de l’Afrique.
Toutefois, force est de rappeler la réplique anticipée d’Alpha Condé à cette vision « macronienne». Pour Alpha Condé, « si l’Afrique est en retard c’est à cause de l’esclavage qui a vidé l’Afrique de ses forces vives les plus jeunes» et qui l’a empêché d’«être au rendez-vous de la révolution industrielle». Il s’agit en effet d’une réponse à une phrase de Youssouf Abassalah, le ministre tchadien de la Jeunesse sur la démographie africaine.