Le frère cadet de l’ex président Blaise Compaoré est mis sous mandat d’arrêt international pour incitation à l’assassinat dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo au Burkina fasso. Longtemps laissé dans les tiroirs, le dossier Norbert Zongo a été rouvert à la faveur de la chute de M. Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir. L’information a été révélée par un journal d’investigations, Le courrier confidentiel hier vendredi 28 juillet 2017.
« Je confirme, le mandat d’arrêt a été lancé le 5 mai 2017 suite aux réquisitions du parquet », a affirmé à l’AFP Me Bénéwendé Sankara, l’un des avocats de la famille de Norbert Zongo. A en croire l’avocat, si François Compaoré ne se présente pas devant le juge, il sera jugé par contumace. « Si le frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré est arrêté, il sera présenté au juge et sera immédiatement inculpé pour « incitation à assassinats » a-t-il laissé entendre.
Retour sur les circonstances de l’assassinat du journaliste…
Journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire L’indépendant, Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été retrouvés morts carbonisés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 dans le sud du Burkina.
Il est auteur de plusieurs enquêtes retentissantes démontrant la mauvaise gouvernance sous le régime du président Compaoré. Le journaliste Zongo travaillait au moment de son assassinat sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet et conseiller économique du président Compaoré surnommé le « petit président ».
Il ne fait aucun doute, selon les avocats. « C’est François Compaoré qui est l’instigateur de ce quadruple assassinat à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale ».
François Compaoré est un personnage très influent du régime déchu. Il a été entre temps inculpé de « meurtre et recel de cadavre » après la mort de son chauffeur. Mais l’homme n’a jamais été inquiété dans le dossier Zongo. Il s’est enfui du pays lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et a obtenu en même temps que Blaise Compaoré la nationalité ivoirienne.
Toutefois, bien que son nom soit plusieurs fois cité dans ce dossier, c’est la première fois que la justice lance un mandat d’arrêt contre François Compaoré.