Un homme a été condamné en Tunisie à un mois de prison par le tribunal de la ville de Bizerte, dans le nord de la Tunisie, lundi 12 juin 2017 pour avoir fumé en public en plein ramadan. L’homme est donc accusé « d’atteinte aux bonnes mœurs », selon une source judiciaire. Or, aucune loi n’interdit de boire ou de manger ni de fumer en public pendant le ramadan en Tunisie.
Relayé par l’AFP, selon Chokri Lahmar, porte-parole du ministère public près le tribunal de première instance de Bizerte, Choukri Lahmar, « l’homme a été vu en train de fumer à l’extérieur du palais de justice de Bizerte par un agent judiciaire qui a informé la police avant de l’arrêter et l’a renvoyé à l’accusation ». Ceci fait suite à l’arrestation des dizaines de Tunisiens ayant manifesté dans la capitale, Tunis, pour exiger le droit de manger et de boire en public pendant le mois du jeûne musulman.
C’est conformément au code pénal tunisien, qui incrimine « toute personne portant atteinte aux bonnes mœurs » que l’accusé a été condamné à « à un mois de prison».
« Le détenu a 10 jour pour faire appelle » informe Afrikmag
Faut-il le rappeler, le 1er juin 2017, quatre hommes ont été condamnés à des peines d’emprisonnement d’un mois pour avoir mangé en public pendant le Ramadan.
Une violation absurde des libertés individuelles selon Heba Morayef, Directeur de recherche d’Amnesty International en Afrique du Nord.
Voici la substance de sa déclaration relayée par Afrikmag
« Emprisonner quelqu’un pour avoir fumé une cigarette ou manger en public est une violation absurde des libertés personnelles d’un individu. Le fait de ne pas se conformer aux coutumes religieuses et sociales n’est pas une infraction pénale. Les autorités tunisiennes ne devraient pas autoriser des accusations vaguement rédigées pour imposer des peines sévères à des motifs fallacieux. Tout le monde devrait avoir le droit de suivre ses propres croyances en matière de religion et de moralité ». |