20 journalistes étrangers sont interdits d’entrer ou d’opérer au Sud du Soudan pour divulgation d’informations «infondées et irréalistes», violant ainsi les dispositions de la loi qui règlemente le secteur médiatique. C’est une décision de l’autorité des médias du Sud-Soudan.
La plupart des 20 journalistes sanctionnés par l’autorité des médias du Sud-Soudan auraient, selon le président de l’agence de réglementation, Elijah Alier, l’habitude de rapporter des histoires susceptibles d’inciter à la haine et à la violence parmi les Sud-Soudanais. Il s’agirait des informations qui ont parfois provoqué la violence plutôt que d’encourager le public à demeurer dans la paix. Dans une radio locale, le président de l’agence de réglementation, Elijah Alier déclarait « Les problèmes liés aux discours de haine, à l’incitation à la violence et à la désinformation ne sont pas acceptables dans le contexte de notre loi. Certains des journalistes n’ont même pas été vus au Soudan du Sud, vous devez respecter le pays ». Et déjà, le Soudan du Sud a approuvé la venue de 200 autres journalistes. Malgré cette anticipation, Alfred Taban, journaliste vétéran du sud soudan a « appelé à la dissolution de l’Autorité des médias du Sud-Soudan ». Pour lui, ladite autorité accroît les souffrances des journalistes et facilite leur intimidation, leurs arrestations arbitraires et leur harcèlement. A en croire ses propos, « l’autorité médiatique est un volet de l’agence de sécurité, qui rend impossible le travail des journalistes et le respect de la liberté de la presse ». En matière de liberté de presse, « le Sud-Soudan serait devenu le pays le plus pire » rapporte le comité pour la protection des journalistes.
Faut-il le préciser, deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et contraint plus de 3,7 millions de personnes à fuir leur foyer.