Dans le récent ouvrage « Saint-Valentin, mon amour !« , aux éditions « Les Liens qui libèrent », l’historien et sociologue Jean-Claude Kaufmann a raconté la Saint-Valentin des temps anciens. Il a prouvé que le « mythe » de Saint-Valentin, en tant que personnage chrétien, a été largement détourné à des fins politiques et religieuses.
Selon lui, il existe plusieurs saints du nom de Valentin qui ont été, à l’origine, protecteurs du « vignoble contre le phylloxéra », « des vaches », « de la maladie » et même de « la culture des oignons »… mais pas de l’amour.
Histoire de la Saint-Valentin
La tradition de la Saint-Valentin n’a pas commencé avec le mythe de Valentin de Terni, construit de toutes pièces par la papauté après sa mort. Elle est bien un héritage de la Rome Antique, mais trouve ses origines dans un autre événement : les Lupercales.
Organisées tous les 15 février, les Lupercales célèbrent alors Faunus Lupercus, dieu de la fécondité, des bergers et des troupeaux. Rite de purification, organisé à la fin de l’année romaine (qui commence le 1er mars), cette fête païenne se déroule en trois étapes.
Tout d’abord, les prêtres sacrifient un bouc dans la grotte du Lupercal (au flanc du Mont Palatin), où, selon la légende, la louve allaita les fondateurs de Rome Romulus et Rémus. Ils enduisent ensuite de jeunes gens issus de familles nobles du sang du sacrifice dans un cérémonial qui symbolise la purification des bergers.
S’ensuit la « course des luperques », pendant laquelle les prêtres et les jeunes gens, couverts de la peau des bêtes sacrifiées, courent dans les rues de la ville et fouettent les passants avec des lanières découpées dans la peau du même animal. Les femmes, en particulier, se placent sur leur trajet, dans l’espoir d’avoir une grossesse heureuse et un accouchement sans douleur.
Enfin, les célébrations se terminent par un grand banquet, au cours duquel les jeunes hommes tirent au sort leur compagne pour la soirée. Une pratique qui entraîne parfois la formation de couples durables et mène, pourquoi pas, au mariage.
Un événement chrétien
La Saint-Valentin n’aurait ensuite été instituée par l’Eglise que pour contrer les fêtes païennes. L’hypothèse, soutenue par de nombreux historien, n’est attestée par aucune source écrite de l’époque. Seul fait certain : à la fin du Ve siècle, les Lupercales sont l’un des derniers rites païens encore observés dans une Rome majoritairement chrétienne.
Le pape Gélase Ier envoie alors une « lettre contre les Lupercales » au sénateur Andromaque, qui manifestait un certain attachement à cette fête traditionnelle. Dans cette lettre, il critique les comportements immoraux qui ont lieu pendant cette célébration, se moque des superstitions des chrétiens qui honorent les démons pour écarter le mauvais sort et souligne que ces célébrations n’ont pas empêché les épidémies vingt ans plus tôt.
Cependant, contrairement aux idées reçues, le pape n’a pas interdit cette fête païenne : il s’est contenté de montrer la contradiction qu’il y a entre la foi chrétienne et la célébration des Lupercales. Gélase choisit en 1496 de commémorer, le 14 février, Saint Valentin, qui devient le saint patron des amoureux. Et donnera lieu à une fête potentiellement des plus romantiques.
© L’internaute.com