Politique

Niger: expulsion du Comité International de la Croix-Rouge

Le gouvernement de transition du Niger a décidé d’expulser le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), marquant une nouvelle étape dans les tensions croissantes entre les autorités nigériennes et les organisations internationales. L’annonce a été relayée par le média Aïr Info et entraîne la suspension immédiate des activités de l’organisation humanitaire dans le pays.

D’après une source proche du dossier, la délégation du CICR à Niamey a fermé ses portes le mardi 4 février. Une réunion aurait abouti à une rupture des accords entre le gouvernement et l’organisation, entraînant le départ progressif du personnel expatrié. Une note verbale officielle a été émise pour ordonner la fermeture des bureaux et l’évacuation des employés étrangers, sans qu’aucune explication n’ait été fournie sur les motivations de cette décision.

Un climat de tensions persistantes

Cette expulsion s’inscrit dans un contexte de repli souverainiste de la junte militaire au pouvoir depuis juillet 2023. Après avoir ordonné le départ des forces françaises et américaines engagées dans la lutte contre les groupes jihadistes, ainsi que l’expulsion de diplomates européens, le gouvernement nigérien poursuit son bras de fer avec les acteurs internationaux.

En novembre dernier, les autorités avaient déjà suspendu les activités de l’ONG française Acted et de l’association nigérienne Action pour le bien-être, sans justification officielle. Cette nouvelle décision à l’encontre du CICR soulève des interrogations quant à l’avenir des relations entre le Niger et les organisations humanitaires.

Un impact potentiel sur l’aide humanitaire

Alors que le Niger fait face à d’importants défis sécuritaires et humanitaires, l’expulsion du CICR risque d’aggraver la situation des populations vulnérables. L’organisation, reconnue pour son impartialité et son engagement en faveur des victimes de conflits, jouait un rôle crucial dans l’assistance humanitaire et médicale.

Malgré ces tensions, le Niger continue de bénéficier d’un soutien financier international. En novembre 2024, le Fonds monétaire international a approuvé un décaissement de 43 millions de dollars pour le pays. Toutefois, cette situation met en lumière les difficultés auxquelles sont confrontées les organisations humanitaires dans un environnement politique de plus en plus instable.

L’avenir des relations entre le Niger et les acteurs internationaux reste incertain, alors que le pays semble osciller entre affirmation de sa souveraineté et nécessité de l’aide extérieure.

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